À l’approche de Japan Expo, les annonces continuent ! Avec Monstrophobie, découvrez le talent de Kazuki Minamoto ! Entre homophobie et harcèlement, confiance en soi et amour, les thématiques qu’il aborde dans ce récit sont aussi nombreuses qu’importantes.
Couverture et logo provisoires
Résumé : Parce qu’il a le teint plus foncé que la moyenne des japonais, Arashiro est harcelé au lycée. Dans l’enfer quotidien qu’il vit, son seul soutien est M. Kuroda, un professeur qui le voit et l’encourage. Mais un jour, le lycéen entend son enseignant dire à une collègue que les gays le répugnent. Profondément choqué, car lui-même gay, il ne sait plus comment se comporter et décide donc de mettre fin à ses jours. Mais après avoir échoué, un étrange phénomène se produit : il se transforme en monstre. Dès lors, il se sent invincible et prêt à rendre la pareille à tous ceux qui l’ont blessé, et aussi à dénoncer l’hypocrisie des adultes. Mais une question subsiste : pourra-t-il redevenir humain ? Et de toute façon, le souhaite-t-il vraiment ?
Kazuki Minamoto est un auteur gay incontournable de ces dernières années. À l’origine, il travaillait dans le domaine du shôjo érotique pour femmes adultes. Mais après avoir fait un coming out public dans un manga autobiographique, il est devenu l’une des figures phares du manga LGBTQIA+. Monstrophobie, avant d’être publiée par Enterbrain, était une série de fanzines que l’auteur commercialisait lui-même. Mais étant donné la force du récit, un éditeur a décidé de lui donner une publication professionnelle.
À n’en pas douter, Monstrophobie est un ouvrage qui va faire parler. Avec un point de départ étonnant et en détournant la figure populaire du « kaiju », Kazuki Minamoto livre un récit très pertinent. Sans en dévoiler trop sur l’histoire et son évolution, on peut déjà vous dire qu’il aborde (entre autre) la question de l’homophobie intériorisée. D’après le dernier rapport de SOS Homophobie, cette dernière est évoquée par 20% des personnes LGBTQIA+ comme raison du « mal de vivre ». Voilà donc un sujet trop souvent passé sous silence et que ce manga évoque avec intelligence.
Pour finir, signalons que ce manga a été recommandé au Japon par Gengoroh Tagame en personne, mais qu’il fait aussi partie des ouvrages recommandés en 2022 par le Japan Media Arts Festival. La version française de ce gros one-shot sera disponible en septembre 2023, et est traduite par Alexandre Goy. La mise en pages est assurée par Elsa Pecqueur et le logo de couverture est signé Tom "spAde" Bertrand.
