Billet écrit par SHKareshi
Le jeu, 17/05/2018 - 16:38

J'ai beaucoup hésité avant de poster ceci mais… Finalement… À l’occasion de cette journée internationale de lutte contre les LGBTphobies, j’avais envie de partager avec vous quelques petites choses entendues de la part de certains collègues éditeurs, notamment suite à la publication en français du Mari de mon frère

Au détour d’un salon, je croise « A. »…
A. : B. ne pouvait pas publier Le Mari de mon frère pour raisons religieuses…
(mais ça ne dérange pas B. de publier des oeuvres ultra-violentes et/ou sexplicites par contre…)

Au détour d’Angoulême, alors que je suis en compagnie de Tagame, je croise « C. »…
C. : Ah ! Mais je l’avais vu ce livre !
Moi : Bah, de toute façon, on l’a signé très vite…
C. : De toute façon, j’ai quand même un problème avec l’adoption…
Moi : Mais… C’est pas le sujet du Mari de mon frère
C. : Bah je parle pas japonais, hein !
(mmm……)
(au passage… heureusement que Tagame ne comprend pas le français… bref !)

Au détour d’un café, je papote avec « D. »…
Moi : j’ai signé un autre livre qui parle d’homosexualité !
D. : Oh, mais tu vas pas t’enfermer dedans ! Fais attention à pas être trop cliché !
Moi : Euh, mais ça fait "cliché" quand on publie plusieurs livres d’écologie ou sur Fukushima ?

Voilà voilà !! Tout va bien dans le petit monde de l’édition de mangas :)

Et sinon, on lit souvent des articles ou critiques qui disent que Le Mari de mon frère ou Éclat(s) d’âme parlent d’homophobie et d’homosexualité au Japon, où c’est beaucoup moins accepté que chez nous… Un jour, il faudra aussi arrêter avec ça. Parce qu’outre le fait que ce genre de remarque/commentaire dénote d'une sorte de sentiment inconscient de supériorité territoriale, c’est surtout preuve d’une véritable méconnaissance de la réalité en France.