Actualité du jeu, 13/07/2023 - 15:00
Catégories : Akata

La deuxième annonce Héritages de la journée fera revenir sur le devant de la scène une autrice injustement méconnue : Fusako Kuramochi ! Après vous l’avoir fait découvrir il y a plusieurs années (en partenariat avec Delcourt) avec Simple comme l’amour, nous sommes très heureux de la remettre à nouveau en avant avec A-Girl.

Résumé : Mariko est en deuxième année de lycée et elle vit avec sa grande soeur écrivaine. Elle fréquente un garçon qui, hélas, ne la traite pas très bien. Mais suite à un incendie qui détruit son foyer, elle se retrouve à déménager dans l’appartement de Natsume, un de ses camarades de classe. Ce dernier, mannequin à succès, fait preuve d’une bienveillance dont elle n’a pas l’habitude. Et s'il était temps, pour elle, de questionner son couple ?

Fusako Kuramochi est, sans l’ombre d’un doute, l’une des pierres angulaires du shôjo manga, le « chaînon manquant » qui fait évoluer cette catégorie éditoriale dans sa période moderne. Tandis que de grandes autrices s’en donnaient à coeur joie pour développer des univers imaginaires, elle ancre de manière décisive les histoires dans le quotidien du Japon. En parallèle du mouvement otome-tic, qui présentait des histoires plutôt « pures » (voire « naïves »), Fusako Kuramochi apporte à ses héroïnes une profondeur psychologique très réaliste, qui la rapprochera de ses lectrices. Elle marque des générations successives d’autrices et son influence se fait sentir encore aujourd’hui. Ryo Ikuemi, et dans sa directe lignée, Ai Yazawa, sont ses héritières les plus connues. 

Ce qui nous amène justement à A-Girl. Dans la bibliographie monumentale de la mangaka, notre choix s’est arrêté sur celui-ci pour de nombreuses raisons. On dit souvent que le shôjo manga est un reflet de son époque de publication. Et Fusako Kuramochi a su, au fil des années, faire évoluer son style graphique et ses histoires comme personne. Là où certains artistes se « figent », cette autrice est toujours en mouvement. A-Girl, publié dans les années 80 (dans les pages du Bessatsu Margaret), correspond à ce moment du Japon (et du monde) où les cultures s’influencent mutuellement. On le ressent dans cette série à l’ambiance rétro et nostalgique, mais qui sait décrire avec justesse les doutes de ses personnages. Graphiquement, l’autrice expérimente, et son trait commence à se muer, à se moderniser. Quelques décennies plus tard, l’influence de Fusako Kuramochi sur une oeuvre telle que Nana saute aux yeux.

 Il faut aussi signaler que A-Girl est la seule oeuvre de l’autrice a avoir connu une adaptation en anime. En OAV de 30 minutes, pour être précis. En 1993, Shueisha commandait plusieurs adaptations promotionnelles en anime de ses shôjo mangas. A-Girl concluait ce cycle d’une manière très surprenante : à la demande de l’autrice, cette OAV ne contenait aucune parole, et se présentait comme une sorte de clip musical.

 

En 2022, Fusako Kuramochi fêtait ses cinquante ans de carrière. Un artbook était publié à cette occasion, mais d’autres ouvrages anthologiques ont déjà célébré son talent. Dans les hommages qui lui sont rendus, on trouve de nombreuses autrices de shôjo (Yuki Ando, Fumi Yoshinaga, Taamo, Karuo Shina, Moto Hagio…), mais son influence dépasse ces frontières : Tite Kubo (Bleach), Masanori Morita (Rokudenashi Blues) ou même Osamu Akimoto (Kochikame) font partie des mangaka à y avoir participé. Il était donc grand temps de la remettre en avant en français !

Le manga sera proposé sous la forme d'un gros one-shot, et traduit par Anaïs Koechlin de Black Studio.

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